Le PDG de Primark démissionne après une enquête sur son « comportement » envers une femme
Un vent de turbulence souffle à nouveau sur l’industrie de la fast fashion. Paul Marchant, figure emblématique à la tête de Primark depuis 2009, a brusquement quitté son poste de directeur général ce lundi 31 mars 2025, à la suite d’une enquête interne menée par Associated British Foods (ABF), la maison mère de l’enseigne. Une décision prise « avec effet immédiat », qui vient ébranler la stabilité de l’un des géants du secteur.
Une affaire encore floue, mais lourde de sens
Les raisons de son départ sont liées à un « comportement » jugé inapproprié envers une femme, dans un « contexte social ». Aucun détail n’a filtré sur la nature exacte de la relation entre la personne concernée et le dirigeant. Ce que l’on sait, c’est qu’ABF a mené une enquête indépendante via des avocats externes, concluant à une faute de jugement reconnue par Paul Marchant lui-même.
Il a, selon le communiqué, coopéré pleinement à l’enquête, présenté ses excuses, et accepté que son comportement n’était pas à la hauteur des standards éthiques d’ABF. Ce dernier rappelle sa volonté de maintenir un environnement de travail « sûr, respectueux et inclusif ».
Un coup dur pour Primark, dans un contexte déjà tendu
La démission de Marchant intervient alors que Primark, comme beaucoup d’acteurs de la fast fashion, fait face à une pression croissante : celle des régulateurs, des consommateurs et des militants écologistes. À peine quelques semaines plus tôt, 10 tonnes de vêtements invendus étaient déversées devant le Sénat français pour dénoncer les excès de cette industrie.
Alors que des lois anti-fast fashion se préparent en Europe, l’image des marques low cost est scrutée de près. Ce scandale personnel vient ajouter une couche de complexité pour une enseigne déjà sur la défensive, souvent accusée d’opacité, de production massive et de pratiques peu durables.
Et maintenant ?
En attendant la nomination d’un nouveau dirigeant, c’est Eoin Tonge, directeur financier d’ABF, qui assurera l’intérim. Un choix qui souligne l’urgence de maintenir le cap, mais qui n’efface pas l’impact de cette crise de gouvernance.
L’affaire Paul Marchant pourrait marquer un tournant pour Primark, qui devra prouver que ses valeurs ne sont pas que des mots. Car dans une époque où les marques sont jugées autant sur leurs engagements que sur leurs produits, l’exemplarité ne se négocie plus.