Trump frappe fort : des droits de douane jusqu’à 50 % relancent la guerre commerciale

Dans une allocution solennelle prononcée depuis les jardins de la Maison Blanche, le président Donald Trump a une nouvelle fois frappé fort. À peine revenu au pouvoir en janvier, il vient d’annoncer l’imposition de nouveaux droits de douane massifs allant de 10 % à 50 % sur des produits importés de dizaines de pays à travers le monde. Une décision qui risque de redessiner les équilibres du commerce mondial — et d’intensifier les tensions économiques déjà palpables.

Un décret pour "protéger l’Amérique"

Dans un climat teinté de patriotisme économique, Trump a signé un décret présidentiel instituant ce qu’il appelle des droits de douane "réciproques", bien que ces derniers ne reflètent pas exactement les barrières commerciales des autres pays. Parmi les mesures les plus marquantes :

  • 20 % de droits de douane sur les produits européens,

  • 34 % sur les produits chinois,

  • 10 % sur les produits britanniques,

  • 24 % sur les produits japonais,

  • 25 % sur les importations sud-coréennes,

  • Et jusqu’à 50 % pour le Lesotho, pays d’Afrique australe peu évoqué habituellement dans les rapports commerciaux américains.

Les automobiles importées seront également taxées à hauteur de 25 %, à compter de ce jeudi.

Un basculement protectionniste assumé

"Nous donnons enfin la priorité aux Américains", a martelé Donald Trump, dénonçant des décennies de "traités injustes" et un déficit commercial abyssal. Avec un marché intérieur de 3.000 milliards de dollars et un déficit annuel dépassant 1.200 milliards en matière de biens, Trump affirme que les États-Unis ont été les "dindons de la farce" des accords de libre-échange.

Ce retour au protectionnisme se veut selon lui une "libération" pour les travailleurs américains, bien qu’il ait reconnu que cette réciprocité ne serait pas "totale", mais "bienveillante".

Une onde de choc mondiale

Mais cette offensive commerciale ne s’annonce pas sans conséquences. Plusieurs pays ciblés – Mexique, Canada, Chine, Union européenne – ont déjà annoncé ou mis en place des mesures de rétorsion. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a mis en garde contre un impact "négatif pour le monde entier", soulignant que la durée et l’intensité des effets dépendront des ripostes et des éventuelles négociations à venir.

Selon des chercheurs de Yale, une hausse moyenne de 20 % des droits de douane coûterait à chaque foyer américain environ 3.400 dollars par an en pouvoir d’achat.

Vers une nouvelle ère de fragmentation commerciale ?

Ce tour de vis protectionniste fait craindre une fragmentation du commerce mondial, alors que les chaînes d’approvisionnement restent fragilisées depuis la pandémie et que les tensions géopolitiques – notamment entre les États-Unis, la Chine et la Russie – ne cessent de s’aggraver.

Un découplage partiel entre les économies pourrait entraîner une inflation structurelle, selon les économistes de la BCE, et provoquer une hausse des coûts à long terme, non seulement pour les États-Unis mais pour l’ensemble de l’économie mondiale.

Un pari risqué pour Trump

En misant sur le repli national et en érigeant des barrières tarifaires à l’échelle mondiale, Donald Trump cherche à satisfaire une base électorale en quête de protection et de justice économique. Mais ce choix pourrait bien se retourner contre lui si les consommateurs américains ressentent trop fortement les contrecoups de cette politique tarifaire.

Reste à voir si le reste du monde choisira la voie de la confrontation ou celle de la négociation. Une chose est sûre : le commerce international vient d’entrer dans une nouvelle zone de turbulences.

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